La petite enfance continue de faire l’objet d’une attention soutenue de la part de Laurence Rossignol. La Ministre des Familles vient de dévoiler son plan d’action pour l’accueil du jeune enfant. Résumé.

La Ministre des Familles, Laurence Rossignol, vient de rendre public son plan d’action pour la petite enfance. Nourri par le rapport remis par Sylviane Giampino en mai dernier, ce plan en reprend les principales préconisations. Il s’articule autour de trois objectifs : « définir un cadre commun à l’accueil des jeunes enfants, promouvoir le développement d’un accueil de qualité, ouvert, réflexif, pluridisciplinaire et sans stéréotypes et permettre une formation des professionnel.le.s mieux adaptée aux enjeux de notre société ».

Définir une culture et des valeurs communes

L’ambition est en outre de définir une culture commune à l’ensemble des professionnels de ce secteur, de créer des passerelles entre accueil collectif et accueil individuel. A cet effet sont prévus un texte-cadre national définissant les grands principes de l’accueil du jeune enfant et un socle de valeurs communes, une charte nationale, une journée nationale des professionnels de la petite enfance organisée au début de l’année 2017.
Le Plan d’action prévoit également de clarifier et d’harmoniser les normes de fonctionnement des EAJE, de promouvoir un accueil respectueux des principes de neutralité et de laïcité, d’améliorer les passerelles entre les modes d’accueil du jeune enfant et l’école. Mais aussi d’impliquer la France dans les institutions et les recherches internationales dans le domaine de la petite enfance.

Prendre en compte les parents, soutenir les plus fragiles

D’autres éléments sont mis en avant : mieux prendre en compte les particularités du développement du jeune enfant ainsi que ses parents. Ce qui passe par la formation des professionnels, par le rapprochement entre acteurs de terrain et chercheurs, par l’intégration des parents dans les instances décisionnelles. Ce document incite aussi à aller au-devant des familles éloignées des modes d’accueil en s’appuyant sur les REAAP, les CAF, centres sociaux et mutualité centrale agricole. Le rôle des modes d’accueil dans l’insertion professionnelle et le retour à l’emploi des parents, notamment des mères seules est rappelé. Depuis mai 2016 existe un label « Crèche à vocation d’insertion professionnelle » attribué par les Caisses d’allocations familiales (CAF) aux crèches désireuses de participer à cette démarche. Elle consiste à réserver 30% des places aux enfants de parents sans emploi et allocataires du RSA, en leur offrant un accueil de 3 jours par semaine, à raison de 8 heures par jour et en liant le bénéfice de la place d’accueil de l’enfant à un accompagnement du parent vers l’emploi.

Refonte de l’ensemble des diplômes

L’accent est également mis sur le renforcement de l’égalité entre les sexes dès le plus jeune âge et l’accueil des enfants en situation de handicap. La dernière partie de ce plan est consacrée à la formation des professionnels : constitution d’un socle commun, amélioration des passerelles, refonte du CAP petite enfance et du diplôme d’auxiliaire de puériculture (pour renforcer notamment les compétences en matière d’éveil de l’enfant et de soutien à la parentalité). De façon globale, tous ces diplômes devront davantage intégrer les connaissances récentes sur le développement de l’enfant. Il est également prévu de soutenir la professionnalisation des assistantes maternelles et auxiliaires parentales.
En attendant la concrétisation de ces différents objectifs, le tout nouveau Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge doit être installé en décembre prochain.