L’organisme Zoeki proposait ce lundi 29 mai aux professionnels de la petite enfance un colloque dédié au développement du langage et à la communication autour du tout petit. Partenaires de l’événement, nous en avons assuré la modération, mais aussi la prise de notes (on est comme ça chez GYNGER). Voici notre compte-rendu de ces conférences.

Pourquoi le développement précoce du langage a-t-il autant d’impact sur les apprentissages ultérieurs de l’enfant? Comment les professionnels peuvent-ils tenir compte des compétences cognitives du tout-petit quand ils s’adressent à lui? Pourquoi la communication avec les parents nécessite-t-elle d’être réfléchie? Ce sont ces questions, et bien d’autres qui ont été abordées lors de ce colloque dont voici une retranscription quasi exhaustive.

Grandes étapes du développement du langage, impact de l’environnement, pathologies et prévention

Sophie Kern, chargée de recherche CNRS au Laboratoire Dynamique du Langage à Lyon inaugure la journée avec une présentation sur les grandes étapes du développement du langage et sur les facteurs qui favorisent ce développement ou qui au contraire viennent l’entraver.
Voici la synthèse de sa présentation :

1) L’importance des premières étapes

On estime qu’en gros les 3 premières années de vie permettent à l’enfant de mettre en place les bases de sa langue maternelle. Entre 3 et 4 ans il sera capable de s’exprimer par petites phrases. Il aura la base essentielle de son développement. Après 3 ans, évidemment, tout n’est pas fini. Mais ensuite c’est un processus de complexification, de raffinement.
On a fait beaucoup de progrès dans la compréhension de ces processus. On sait qu’il y a une continuité entre les compétences précoces et les compétences langagières ultérieures, un lien fort entre le développement oral précoce et le développement oral ultérieur, avec ce que l’enfant sera capable de faire à l’écrit et avec les apprentissages scolaires.
Parler de prédictibilité ne veut pas dire que tout est joué. Mais si les bases solides ne sont pas là, ce sera plus compliqué de rattraper un retard.

Quelques travaux sur de grandes cohortes (surtout au Canada), qui ont mesuré la taille du vocabulaire chez des enfants à plusieurs âges, ont permis de mettre à jour ces phénomènes.
Les enfants qui avaient le niveau lexical le plus faible à 2 ans avaient toujours le plus petit niveau après. La cohorte Silva en 1994 a montré que lorsqu’il y a un décalage entre 2 et 3 ans, ce décalage perdure souvent avec l’âge et a des répercussions avec la survenue de retards dans les apprentissages scolaires (compréhension de lecture, difficultés au niveau de la syntaxe et de la grammaire).

Les troubles du langage ont des effets à un niveau plus large. Les enfants qui présentent des troubles ont plus de risques de rencontrer des difficultés de socialisation (isolement), un échec scolaire, des problèmes d’intégration professionnelle.
Sur ces sujets, les Anglais sont très en avance. L’argent est mis dans la recherche et dans des applications pratiques (ndlr : voir à ce sujet le fascinant travail des « what works centers » qui recensent notamment les interventions efficaces en petite enfance).

Les difficultés de lecture ont de vraies répercussions. On passe notre journée à lire. Ces capacités de lecture sont importantes et très liées à nos connaissances sur la santé, sur les soins. Des enfants, adultes, adolescents en difficulté de lecture ont moins accès aux soins, sont beaucoup plus, ou au contraire très peu, hospitalisés. C’est pourquoi c’est une question de santé publique.
Les enfants avec des difficultés à l’oral petits auront des difficultés à l’oral plus tard, à l’écrit, dans leur santé.

2) Les principales étapes du développement

D’abord il faut être capable de percevoir des sons, d’identifier des mots, de reconnaître des phrases. Il y a un travail de perception, puis de compréhension puis de production.
Comprendre signifie faire le lien entre un mot et ce à quoi il renvoie. Ce processus se développe entre 0 et 3 ans.
D’abord l’enfant développe la perception, puis il entre dans la compréhension du monde et enfin il produit. Il commence par produire des sons, des syllabes, des mots, puis des phrases.

– La perception (0 à 8 mois)
Le bébé entend déjà in utero (sensibilité aux variations de rythme, intonations, débit de parole), il entend la musique de la langue.
A la naissance il peut discriminer la voix maternelle, reconnaître la langue maternelle d’une langue étrangère. Il a une perception universelle et catégorielle : la capacité de percevoir tous les sons qui existent au monde, toutes les petites différences d’un son même s’il ne fait pas partie de sa langue.
N’importe quel enfant est capable d’apprendre n’importe quelle langue. Et les enfants sont capables de catégoriser les sons, quelle que soit la personne qui les prononce.

Vers 6-8 mois s’effectue une transition dans les compétences. Le bébé discrimine des mots. Il a une segmentation en mots. On est passé de la perception des sons à l’identification d’unités (on n’est pas encore dans le sens). Il perd une partie de ses capacités perceptives.

– La communication préverbale = communication émotionnelle

Il manifeste des états internes par des cris, des mimique, de la motricité corporelle. L’entourage donne du sens à ce que produit l’enfant. L’enfant dit « ma ma ma », l’entourage s’exclame « tu as entendu il a dit « maman » !. Non, c’est en fait le son le plus facile à prononcer. Chaque fois qu’il produit ça il a une réaction positive, donc il continue. Petit à petit il entre dans le sens. L’enfant fait un lien entre ce qui n’a pas de sens pour lui et la réaction de l’entourage.

– L’importance du babillage

Le babillage est très important. Il s’agit d’une oscillation, d’une alternance rythmique, puis d’alternance de consonnes et de voyelles. Quelle que soit la langue qu’il apprend, le bébé produit les mêmes sons (nous avons tous le même appareil articulatoire). Tous les enfants au même stade prononcent la même chose.
Quand il y a une absence de babillage ou un babillage atypique, ça peut être premier signe d’une difficulté. A partir de quel moment a-t-on une différenciation liée à typologie de la langue apprise ?
Une étude a été menée auprès de bébés roumains, anglais, de langue berbère, tunisiens. Au niveau du contenu du babillage, on retrouve les mêmes sons (be/pe, avec fermeture bilabiale), sons nasaux, la voyelle « a ».Cette production est la même chez tous les enfants. Mais l’intonation sera très différente d’une langue à l’autre.

– Les gestes qui accompagnent la parole

Entre 7 et 16 mois apparaît l’utilisation des gestes (la fourchette est large car il existe de fortes différences interindividuelles)
Un questionnaires a été soumis à 1500 mères francophones pour leur demander quels gestes l’enfant fait à l’âge donné. Le nombre de gestes augmente de façon régulière avec âge.
Entre 7 et 13 mois il produit des gestes déictiques, il pointe, il montre, il demande. Plus il utilise le pointage seul ou en interaction avec la mère, plus souvent il a un riche vocabulaire. Pourquoi ? Parce que l’enfant cherche le nom des objets, la mère répond en donnant le nom, puis relance « et ça c’est quoi ? » (séances d’étiquetage).

– La compréhension commence à se développer entre 8 et 16 mois.

Vers 9-10 mois ce sont les premiers signes de compréhension, basiques. L’enfant a besoin du contexte pour comprendre la signification d’un mot. A partir de 12 mois, l’enfant a une notion de symbolisation. Il sait que ce n’est pas parce qu’un objet est absent qu’il n’existe plus. Il comprend les mots les plus fréquents. La compréhension linéaire se développe petit à petit. Il y a un décalage dans le temps entre compréhension et production. Même à l’âge adulte, il y aura un décalage quantitatif entre ce qu’on comprend et ce qu’on est capable de produire.

– La production des premiers mots survient vers 12 mois

Il s’agit d’un développement non linéaire en plusieurs étapes : d’abord une production des premiers mots jusqu’à 50 mots : l’acquisition est très lente.
Puis, quand l’enfant a 50 mots, il se produit une accélération du rythme d’acquisition, une explosion lexicale.
L’enfant passe en moyenne de 50 mots à 9 mois à 87 mots à 21 mois.
On voit une première étape de quelques mois où il apprend peu. Puis une masse critique de 50 mots avec une explosion lexicale. L’enfant parle de son entourage, des objets familiers concrets, de ses besoins immédiats essentiels. Très souvent aussi il imite les sons produits par les animaux. Les études sont biaisées dans nos sociétés (on a la culture de la lecture d’album, on montre les animaux). Dans d’autres cultures, on retrouverait peut-être une autre catégorie de sons et de mots.
Les enfants produisent surtout des noms (objets ou personnes), il est d’abord dans la référence. Dans une deuxième étape il utilise les verbes et les adjectifs.

– L’enfant entre dans grammaire autour de 2 ans

Il fait des liens entre les mots. Il combine les mots. Il ajoute des mots grammaticaux, des pronoms, articles, prépositions, il apprend à conjuguer les verbes.

3) Les déterminants du langage

De quoi un enfant a-t-il besoin pour avoir un développement harmonieux du langage ?
L’acquisition du langage est naturelle. Si l’enfant est bien constitué, sans difficultés physiques, mentales ou affectives, il apprend naturellement. Mais plusieurs facteurs déterminent ces acquisitions.
– Un développement biologique correct : il doit pouvoir percevoir, entendre. Il a besoin d’organes auditifs, phonatoires qui fonctionnent bien. La langue est constituée de 300 muscles. A la naissance elle n’est pas musclée, on ne peut pas produire un « l » ou un « t ». Les organes phonatoires ont besoin de maturer. Ca se fait progressivement avec l’avancée en âge.
Entre 3 et 4 ans tous les organes phonatoires sont matures.

– Le développement cognitif (cerveau, neurones, connexions). La grande différence entre l’enfant qui apprend sa langue et un adulte qui apprend une autre langue : l’enfant apprend à parler, tout change en même temps pour lui. Dans l’utilisation du cerveau, plusieurs capacités sont très importantes : la mémoire (il doit pouvoir stocker les mots), la catégorisation (il apprend à faire des catégories d’objets, il rassemble des choses qui se ressemblent), la théorie de l’esprit (être capable d’attribuer des intentions à un autre individu).

– Le développement psycho affectif : les émotions, les motivations. On manque de travaux sur ce sujet. Il est très difficile d’évaluer une motivation. La motivation est essentielle pour l’apprentissage d’une langue.

– Le bain langagier : comment l’enfant est-il stimulé, le bain langagier est-il adapté ?

4) Des différences interindividuelles aux pathologies

Tous les enfants passent par les mêmes étapes d’acquisition du langage. Avec des différences quantitatives et qualitatives. On trouve des bavards, des enfants qui parlent peu, qui parlent tôt, qui parlent tard. Avec une constellation d’explications possibles. Toutes ces explications peuvent apparaître en même temps.

– Tempérament de l’enfant : je prends des risques ou je n’en prends pas
– Sexe : les filles commencent à parler plus tôt que les garçons, ont un vocabulaire plus riche, une grammaire plus précoce (les garçons se rattrapent à 3 ans, les deux sexes font un bout de chemin ensemble, puis à l’adolescence, les filles ont plus de capacités dans les activités qui relèvent du langage)
– Rang dans la fratrie : l’étude de Bornstein montre que les aînés ont plus de vocabulaire, les puînés entrent différemment dans langage (sujet que nous avons abordé dans cet article)
– Mode de garde : beaucoup plus de travaux sont nécessaires, on entend tout et son contraire. Ce n’est pas tant le mode de garde qui compte que les interactions. Il est très difficile de généraliser. Il faut regarder au cas par cas.
– Environnement (milieu socio-éco) : il y a un indéniable rôle du niveau d’étude des parents

On parle souvent de catégories. Je préfère évoquer un continuum des enfants plus ou moins typiques vers des enfants plus ou moins pathologique. Qu’est-ce que ça veut dire « pathologique » ? Lorsqu’on constate un retard dans le développement langagier, avec des parleurs tardifs à 24 mois, l’évolution est positive dans 35 à 50%.
Après on a les troubles du langage sévères dont la dysphasie.

Les enfants typiques ont un comportement moyen (mais c’est quoi un comportement moyen pour un enfant de 2/3 ans) ?
Suis-je au niveau supérieur par rapport à la moyenne ? En position basse ?
Si je sors de la moyenne, je peux basculer dans la pathologie.
Avant 2 ans, on identifie des enfants qui sont des parleurs tardifs. Ils ont une bonne compréhension mais parlent très peu jusqu’à 2 ans et demi, entre un tiers et la moitié d’entre eux vont revenir vers la moyenne sans intervention particulière, mais pour plus de 50% les écarts vont se creuser. On n’arrive pas encore à distinguer les deux populations (entre ceux qui vont revenir vers la moyenne et ceux qui vont avoir troubles).
Il est toujours positif de les aider, les stimuler, avec une guidance parentale. Ce sera toujours un plus de jouer sur l’environnement.

5) Influence de l’environnement

Elle est importante dans l’absolu. L’environnement doit être bénéfique et adapté avec des interactions avec l’enfant (hors interaction, pas d’apprentissage du langage). L’enfant pour pouvoir parler, doit être dans un échange de rôle, doit être locuteur et récepteur. Les rôles s’échangent dans la communication. Plus l’enfant entend du langage, plus son développement est harmonieux. Il ne suffit pas qu’enfant entende beaucoup mais que ce bain lui soit adressé et adapté à son niveau de développement. Il faut utiliser des structures grammaticales accessibles ou légèrement au-dessus pour servir d’étayage.

L’étude sur le sujet la plus connue est celle de Hart et Risley en 1995.
Plus on va vers les milieux précaires, moins les parents produisent de mots. On retrouve le même phénomène chez les enfants. Le lien est très clair entre la production de paroles entendues et la production de paroles produites par l’enfant. En fonction du milieu social, du niveau d’éducation, on voit de grandes différences dans ce qu’un enfant entend avant d’arriver à la crèche ou à l’école. Donc on constate déjà beaucoup d’inégalités dès le départ.

6) Le Langage adressé à l’enfant (LAE)

On a automatiquement un registre de langue très différent quand on s’adresse à un enfant. On va s’adapter à son âge. Il y a des cas difficiles : les mères dépressives font moins de LAE, elles jouent moins sur les intonations. Quand tout va bien, le langage adressé se met en place.
Parler bébé : beaucoup de femmes s’adressent à l’enfant de façon trop enfantine, de façon bêtifié.

Il y a une prononciation et une intonation spécifiques dans le LAE : hyperarticulation des voyelles, intonations exagérées, fréquence plus haute (voix plus aiguë), durée plus longue des mots (mots lexicaux surtout : noms, verbes, adjectifs et adverbes), pauses plus longues et plus nombreuses.
Le vocabulaire est différent, avec des mots concrets, des mots en contexte, ici et maintenant, une diversité lexicale restreinte, une redondance, des séances d’étiquetage.
La grammaire est assez spécifique : des phrases simples, des énoncés courts, des phrases bien formées (pas de faux départ, peu d’hésitations).
Le remplacement des pronoms par des noms est assez variable. On parle de soi à la 3ème personne. Pour l’enfant ce n’est pas ultra positif (l’enfant ne va pas avoir accès aux pronoms personnels). Cet usage est variable et ne dépend pas forcément du niveau socio-économique.
On trouve aussi des caractéristiques conversationnelles : les thèmes sont plus restreints, il y a plus de questions, une expansion des énoncés de l’enfant.

7) Prévenir les difficultés

Parfois les enfants ne sont pas suffisamment stimulés. On peut faire appel à des cliniciens pour des interventions directes (les orthophonistes sont censés faire de la prévention) ou procéder à des interventions indirectes (auprès des parents).
Une méta analyse a recensé 18 études (plutôt effectuées auprès de classes moyennes donc un peu biaisées) avec des stratégies enseignées aux parents, dans le cadre de sessions qui ont duré de 9 à 26 heures.
Dans l’ensemble il y a un effet de l’intervention auprès du parent qui va être guidé, formé, par un orthophoniste, sur le développement du langage. Un effet positif sur le comportement des parents d’abord et des interventions qui peuvent favoriser le développement du langage. Sur le sujet, voir aussi notre article sur le travail de synthèse réalisé par la Early Intervention Foundation qui a passé au crible tous les programmes d’intervention précoce à visée cognitive.

Parler Bambin, ou le plaisir de la conversation

Après ce remarquable état des lieux des connaissances actuelles sur le développement du langage, dont on se dit qu’il devrait être dispensé en formation initiale pour tout professionnel de la petite enfance, la parole est donnée à Nathalie Encinas, directrice petite enfance à Courcouronnes (Essonne), qui présente l’expérience menée depuis quatre ans dans les EAJE de la ville avec le dispositif Parler Bambin, programme de stimulation langagière précoce. Voici une synthèse de son propos qu’elle introduit avec une citation de Michel Zorman, médecin de santé public aujourd’hui décédé, à l’origine de PARLER Bambin :

« Les enfants qui ont un faible niveau de langage à 3 ans ont 3 fois plus de risque d’avoir des difficultés dans l’entrée de l’écrit et la compréhension de l’écrit ».

Prévenir les retards de langage pour prévenir les inégalités

Un enfant avant d’arriver à l’école a une vie, et quelle vie. Les trois premières années sont fondamentales même si rien n’est jamais figé. Il y a la résilience. Ce qu’on fait avec eux à cet âge là a des conséquences. Rien ne prouvera que c’est ce que je fais qui sera bénéfique pour sa vie d’adulte mais on est tous persuadés que ça a un impact positif.
Parler Bambin c’est de la prévention précoce, de la lutte contre les inégalités sociales. Il s’agit d’accompagner chaque enfant dans le langage, d’oeuvrer pour l’égalité des chances (Terra Nova vient de produire un  nouveau rapport sur la prévention précoce des inégalités qui met en exergue Parler Bambin, comme c’était déjà le cas en 2014).
A Courcouronnes il y a une grande mixité sociale. Dans chaque structure il y a des enfants qui viennent de toutes les classes sociales. Il existe une politique sur la ville au niveau de la précarité.

A quoi sert la « crèche » ? Lors d’un congrès international à l’OCDE en juin 2016 sur les enjeux majeurs de la petite enfance, avec des gens divers et variés, il a été rappelé que ce qu’on investit dans la petite enfance c’est ce que la société investira en moins pour lutter contre la délinquance ou le chômage.
Les intervenants ont insisté également sur la recherche, sur l’évaluation des politiques (comme la nouvelle mouture du rapport Terra Nova).
On peut aussi s’appuyer sur le cadre national de la petite enfance, ça fait écho à ce qu’on fait. Prévenir n’est pas prédire. Ce n’est pas parce que je suis un enfant pauvre dans une famille monoparentale que je vais finir à Fleury Mérogis. Mais dans mon rôle de prévention, je dois mettre tout en œuvre pour que cet enfant ait un sac à dos bien rempli.

Un programme en phase avec les missions assignées aux modes d’accueil

Dans le projet éducatif, il est noté qu’on doit veiller au développement, à l’éveil en lien avec les parents, veiller à l’accès des familles en difficulté. La mission sociale, la place du parent, ce sont les axes donnés par la CNAF. Le soutien à la parentalité  consiste à informer écouter, orienter et mettre à disposition des parents des ressources destinées à les aider à assumer leur rôle de premier éducateur. L’enfant doit être acteur de son développement. Le développement du langage est lié à la quantité et à la qualité des interactions langagières. En matière d’éducation, la qualité prime.

Quand on se forme c’est qu’on a besoin de se réinterroger sur nos pratiques, d’avoir des informations qu’on n’a pas forcément eues.
Dans le référentiel des auxiliaires et des CAP, le langage a une place minime.

Qu’est-ce que PARLER Bambin ?

Il s’agit d’une approche pédagogique innovante qui favoris le développement du langage de chaque enfant accueilli en structure. Il vise à donner aux enfants l’envie et le plaisir de communiquer. Il remet le langage au cœur des pratiques professionnelles.
Pour apprendre à parler, on a besoin d’interactions langagières.
L’enfant, en interagissant, comprend le sens donné au mots. Quand on fait la formation de 6 mois, on réinterroge les pratiques des professionnels en individuel et en équipe. On se rend compte que même dans les équipes qui fonctionnent bien, s’adresser à chaque enfant chaque jour, ce n’est pas évident. On est pris par plein de choses, il y a les enfants qui se font oublier, les enfants qui prennent toute la place. Il est plus facile de converser avec un enfant qui parle. Avoir une conversation avec un enfant qui parle bien, c’est facile. Il vient nous solliciter. Le petit parleur ne va pas solliciter l’adulte qui ne va pas le solliciter non plus, c’est un cercle vicieux. On ne lui apporte pas de vocabulaire.
La formation concerne l’équipe au complet. Quelles sont nos pratiques à chacun et chacune ? En collectif qu’est-ce qu’on fait pour parler à l’enfant ?

On n’apprend pas à parler à un enfant. Qu’est-ce qu’on fait pour que les enfants acquièrent la marche ? On réfléchit à l’aménagement de l’espace qui va favoriser le développement moteur de chaque enfant.
Pour le langage, l’enjeu est de mettre à la disposition des enfants un environnement riche pour qu’il acquiert des compétences langagières à son rythme. Il n’est pas question de vouloir à tout prix faire parler un enfant. On valorise la conversation. Les adultes apprennent à se positionner pour inciter l’enfant à parler. On fait attention à chaque enfant du groupe.
On a tendance à gérer plutôt un groupe que chaque enfant. On se donne comme objectif que chaque enfant doit avoir une conversation puis deux puis trois par jour.

Parler Bambin, trois axes de travail : le quotidien, les parents, les ateliers

Parler Bambin se décompose en trois axes d’égale importance : le quotidien, les interactions avec parents, les ateliers pour les « petits parleurs ».

Le quotidien : chaque enfant doit bénéficier chaque jour d’interactions avec des adultes. Plus les pratiques des professionnels sont centrées sur le quotidien, moins les enfants ont besoin d’ateliers. A Lille, la directrice d’un multi-accueil a indiqué que lorsqu’elle a commencé, 80% des enfants devaient rentrer en atelier, aujourd’hui ils ne sont que 20% (il n’y a plus besoin de mettre en place le petit coup de pouce). Il s’agit de créer en équipe les conditions qui favoriseront le développement des compétences langagières. J’ai la chance de travailler avec des équipes performantes. On s’est rendus compte qu’il y avait des progrès à faire. Si on veut faire de l’enfant un interlocuteur privilégié, il faut se mettre à sa hauteur, capter le regard. On lui laisse le temps de réfléchir à une éventuelle réponse. Souvent, on pose la question, on donne la réponse.

La coopération des parents : parfois les parents n’ont pas connaissance de l’importance du langage. « Il ne comprend pas ce que je dis ». Certains parents ne voient pas l’utilité de parler à leur bébé ou alors ils utilisent le « parler bébé ». On leur parle de notre projet, de notre réflexion, on va les solliciter sur la langue maternelle, le langage fait partie des choses qu’on partage. On s’interroge sur les transmissions : qu’est-ce qu’on raconte ? Qu’est-ce qui aide les collègues à parler langage ? Il faut sensibiliser les familles dans les transmissions quotidiennes, valoriser le bilinguisme. On a tendance à ne pas valoriser le bilinguisme. Il est important de dire aux parents qu’ils peuvent, s’ils le souhaitent, parler leur langue maternelle. Souvent on pense qu’un enfant va mélanger les 2 langues. En fait, au bout du compte, il a bien ses 100 mots (60 dans sa langue maternelle, 40 en français). Valoriser langue maternelle fonctionne bien dans le soutien à la parentalité.

Les ateliers langage : ce sont des coups de pouce proposés aux enfants « petits parleurs ». Qu’est-ce qu’un petit parleur ? Un enfant qui n’a pas le nombre de mots, qui n’a pas acquis le vocabulaire. On leur propose, avec l’accord des parents, un atelier langage. Les parents sont, quels qu’ils soient, toujours enthousiastes à ce qu’on fasse des choses avec leur enfant. Ils sont rassurés que dans la collectivité on s’intéresse à leur enfant de près. Souvent les parents avaient une inquiétude et ne l’avaient pas évoquée.
Attention, on n’est pas dans « apprendre à l’enfant à parler ». Les ateliers constituent un plaisir de moment partagé.

Retravailler le langage c’est repenser l’ensemble de sa pratique

On passe de parler à l’enfant à parler avec l’enfant.
C’est essentiel ce petit mot qui change. Les collègues sont souvent dans l’anticipation. On leur demande de répondre aux besoins des enfants. C’est tout un travail de remise en question, il faut attendre que l’enfant exprime quelque chose et faire de lui un interlocuteur.
L’interroger, quand il montre une bouteille : « Qu’est-ce que tu me montres ? Qu’est-ce que tu veux ? ».
Chez les bébés, cette communication passe beaucoup par le corps. Il montre des choses, à nous d’observer. Parler Bambin aide les équipes à être dans le temps de l’enfant. Dans la conversation avec l’enfant, on lui pose une question, on compte jusqu’à trois. L’enfant comprend qu’on attend quelque chose de lui en retour. Il va s’exprimer. On a tendance à aller vite, à ne pas attendre. Au départ c’est dur, après ça devient un automatisme.
Tout ce travail ne s’improvise pas. Vous pouvez commander un imagier, un guide pratique. Il faut un gros travail de formation pour acquérir des connaissances et des postures.
La formation dure six mois pour laisser le temps aux équipes de s’approprier le projet qui doit être porté par direction et soutenu par les élus

Un programme en phase d’essaimage

Il y a trois entités très mêlées : les territoires pionniers (Lille, Le Havre, Courcouronnes, Grenoble), deux labos de recherche (J-Pal et labo dynamique du langage CNRS-Lyon 2), et l’Ansa (coordinateur global, partenariat et organisation des formations). Parler Bambin est lauréat de la France s’engage,dispositif qui aide financièrement des projets innovants.

Sur 4 ans nous allons former 96 crèches sur toute la France, en région parisienne, dans l’ouest, à Lyon, à Grenoble. Nous procédons en simultanée à de la formation et de la recherche. Ca fait frémir professionnels car cette évaluation nous sort de nos habitudes et de notre cadre. Mais il faut prouver les effets pour pouvoir financer la formation. Notre idée : essaimer sur une large partie des crèches de France. Il faut aussi analyser les effets auprès des parents.
Il y a trois protagonistes donc trois axes de recherche: les enfants (qu’est-ce que ça produit en dehors du langage, sur l’affectif, le développement moteur, le développement cognitif), les parents (quelle est leur implication, quelles sont leurs pratiques de communication, quelle est l’évaluation de leurs attitudes langagières) et les professionnels (on mesure les pratiques, les postures).

Mieux communiquer pour être compris de ses (petits) interlocuteurs

Héloïse Junier, psychologue en crèche, formatrice mais aussi journaliste, propose ensuite une intervention sur la meilleure façon de communiquer avec un très jeune enfant, en tous cas la façon la plus adaptée à son développement et à ses capacités de compréhension.

Simplifier la syntaxe

D’abord, il est nécessaire d’appeler l’enfant par son prénom pour bien l’individualiser et de placer le visage à hauteur du sien, idéalement à 30 cm de distance.
Comment parle-t-on aux jeunes enfants ? Spontanément, notre voix gagne une octave et les structures grammaticales sont simplifiées. Il est plus efficace d’utiliser le « non » plutôt que le « stop ». Le stop interrompt l’action, le non est plus agressif.
Il est conseillé d’éviter les négations avec les petits. Si on vous dit « ne pensez surtout pas à un éléphant violet qui marche dans la savane », spontanément vous allez y penser. Quand on dit à un enfant « ne monte pas sur le fauteuil ! », le petit humain comprend « fauteuil », il a l’idée de monter dessus. On crée la tentation.

De la même façon, dire « Je ne suis pas d’accord, tu sais bien que tu n’as pas le droit de taper les autres enfants » est assez inutile. La notion d’interdit est très complexe. Il va comprendre un mot ou deux. La négation est très difficile à traiter. Le jeune enfant a un cerveau plus lent que celui de l’adulte parce que les gaines de myéline qui entourent les axones ne sont pas toutes construites. Donc l’information (l’influx nerveux) passe plus lentement.
Obéir à une requête est plus complexe que ça n’en a l’air pour une enfant. Exemple : « Va ranger tes duplos ». Il doit entendre la requête formulée par l’adulte, l’analyser, la décrypter, la mémoriser, faire le lien entre le verbal et le geste. C’est pourquoi le fait de faire le geste pour lui montrer peut l’aider.
Il faut se méfier de l’adultomorphisme, attribuer à l’enfant des capacités d’adulte. « L’enfant est jaloux, il provoque ». On interprète ses comportements. Il s’agit de la projection de nos réactions d’adulte sur des tout petits.

Des mots et des émotions

Que faire quand l’enfant est envahi par une émotion ? On met des mots sur son ressenti. « Tu as eu peur et tu as été surpris ». Il ne faut pas sous-estimer sa frustration. On évite le « c’est pas grave ». « Ca va passer », « Ne pleure pas ».
Personne ne peut laisser ses émotions au vestiaire, y compris les professionnels. Alors comment communiquer notre état émotionnel ? Dire aux enfants qu’on n’est pas en forme aujourd’hui.
On ne peut pas faire semblant. Il vaut mieux privilégier un discours qui va dans le même sens que nos émotions. On a du mal avec cette idée dans notre culture. Pourtant on peut tout à fait dire :« Aujourd’hui je ne me sens pas très bien mais ce n’est pas de ta faute ».
Deuxième cas de figure : vous êtes en colère, excédée par le comportement d’un enfant. Passez le relais. Il ne faut jamais réagir sous l’effet des émotions.

Attention aux petits pièges de la communication non verbale

Postures, mimiques, regard, expressions faciales, prosodie, intonation, rythme de la voix… Environ 70% de la communication est non verbale.
Les émotions sont contagieuses. Nous sommes câblés avec des « neurones-miroir ». Quand on observe un visage souriant, une micro crispation de la bouche survient. Quand on observe un visage en colère, la micro crispation se produit au niveau des sourcils.

Cris, punitions, humiliations… gare à la maltraitance émotionnelle

Que se passe-t-il dans la tête d’un enfant quand on lui crie dessus ?
Il se trouve dans un état de sidération, incapable de raisonner. Il s’agit d’un mode très émotionnel, archaïque. Le cerveau du jeune enfant est vulnérable. La maltraitance émotionnelle freine la maturation du Cortex Orbito-frontal (COF), partie du cerveau qui a énormément de fonctions ( réguler nos émotions, développer notre sens moral).

Pour résumer :

Ne formulez qu’une requête à la fois
Laissez à l’enfant le temps de réagir
Privilégiez les formulations simplifiés et positives
Anticipez le pièges de la communication non verbale
Répétez
Soyez patient

Les transmissions : clé de la confiance triangulaire enfants-parents-professionnels

Le colloque se conclut avec l’intervention de Natalia Baleato, fondatrice et directrice de la crèche Baby-Loup à Conflans Sainte Honorine. Elle rappelle d’abord en quoi consiste la spécificité de la structure puis explique toute l’attention portée à la communication avec les parents.

Un accueil 7j/7 24h/24, en continu, en pointillé, en urgence

Chez nous la mixité sociale et économique est assez importante. Nous sommes fiers de l’avoir obtenue. C’est dû à nos horaires, 24h/24. Nous sommes nés en 91 pour accueillir des enfants de 0-6 ans de milieu très défavorisé. Nous accueillons 34% de familles monoparentales et 38% de familles sous le seuil de pauvreté. Mais aussi 20% de familles de catégories socio-professionnelles supérieures. Historiquement, on a travaillé avec une soixantaine de nationalités différentes.
Une vingtaine de familles sont dans un processus d’insertion. Nous proposons des accueils d’urgence : violences conjugales, maladie, services sociaux, appui à la parentalité.
Devant cette réalité là, il est relativement difficile pour les équipes de suivre les enfants de manière quotidienne. On peut ne pas voir un enfant pendant une semaine. Comment assurer une garde en pointillés et être attentifs à ne pas laisser passer quelque chose, à voir les difficultés?
Il faut travailler sur la communication et sur la transition.
La communication concerne les personnels entre eux, le personnel et les parents, le personnel et les enfants. Il faut trouver des moyens pour que la communication soit fluide.
Quand nous décidons de transmettre une information aux parents, c’est factuel, c’est objectif. « Il me semble que votre enfant a été très chagriné dans la journée ».
Les échanges c’est autre chose.

Entrer en communication avec les parents

Que mettre en place pour arriver à la communication ? Pour travailler dans une logique de proximité sans dépasser notre statut, sans tomber dans la promiscuité car on n’est pas les copains des parents ?

L’équipe a réfléchi petit à petit. On tâtonne. On met des choses en pratique, on teste par intuition. Il faut pouvoir entrer en communication avec des parents qu’on ne voit pas tous les jours. Alors on organise des fêtes d’anniversaire le dimanche. Les parents sont invités avec la famille élargie.
Dans ces fêtes, les équipes communiquent, parlent. On partage un gâteau. Les échanges sont réciproques. On propose des soirée d’information : comment soigner les petits maux ? Sur l’équilibre alimentaire, le massage, les relations mère-enfant, père-enfant. Le personnel et les parents participent. Nous avons proposé des atelier massages, toute une journée avec une réflexologue. Des pères se sont rendus disponibles.

Pour que tout ça fonctionne, il faut que nous puissions associer les parents. Ils s’organisent en comité de parents. Quatre parents sont présents au conseil d’administration de l’association.

Avec ce turn over d’enfants très important notre objectif est d’avoir un personnel fixe pendant la journée et pendant la nuit. Pour que l’enfant puisse se sentir comme faisant partie d’une petite famille, les activités sont fixes dans la semaine. L’éveil à la musique et à la lecture ont lieu le même jour. On invite les parents à venir avec l’enfant aux activités qu’ils ne font pas.

Nous avons des accueils rapides. L’adaptation est raccourcie au minimum. On invite les parent à venir avec les enfant sur le temps d’accueil (pendant l’éveil à la musique par exemple). On ne parle pas des habitudes alimentaires de l’enfant, on fait la musique, on fait la lecture. Ils voient ce que leur enfant va vivre pendant l’accueil. On va privilégier les adaptations pendant les moments clés de l’activité. On va à la cueillette dans les fermes environnantes. Si les parents sont disponibles, on les invite. On va en bibliothèque, on va à la piscine.

La formation continue, fondamentale

Pour que ça marche, il faut travailler avec les équipes. Les équipes se renouvellent. Outre les formations obligatoires, on met accent sur la cohésion d’équipe, sur les valeurs. Je pense qu’il faut travailler d’abord avec les adultes, après avec les enfants ça se fait naturellement.
Nous avons des formations pour les équipes de direction, des sensibilisations à la violence faite aux femmes, des alertes aux violences faites aux enfants, de l’analyse de pratiques. 8% de notre temps de travail est dédié à la formation. C’est très cher. On a choisi de faire une crèche solidaire, il faut aller jusqu’au bout. Il faut mobiliser les équipes. C’est compliqué avec le turn over de personnel (50% de l’équipe est très fidèle) de s’assurer que ce qu’on a pu faire de mieux ne se perde pas. Donc c’est la formation en permanence. Un samedi par mois nous sommes en analyse de pratiques. Beaucoup de temps est consacré à la réflexion sur « comment faire mieux avec les enfants qu’on reçoit ».
Si ces enfants n’étaient pas à Baby-Loup, ils seraient dans un mode d’accueil moins structuré. On a voulu ce type de priorités pour accueillir les familles en difficultés sociales et en difficultés de mode d’accueil.

Des transmissions factuelles, objectives et utiles

La communication doit être fluide, dans l’idée d’entendre, écouter, transmettre.
Les transmissions c’est très différent. Ce que nous entendons des nouveaux professionnels qui arrivent : « Il a fait pipi, caca, il a bien mangé ». On ne sait pas très bien à quoi ça sert. On fait ce qu’on nous a appris à faire. « L’enfant a été très angoissé aujourd’hui ». Qui a été angoissé en fait, la professionnelle? On peut dire qu’il a été chagriné. Mais angoissé, ça ne fait qu’angoisser la mère.
La transmission doit être claire, objective et factuelle. Comment on s’y prend pour que les choses soient faciles ?

Dans les sections nous avons un tableau de présence qui trace la journée de l’enfant. Psychiquement, c’est très difficile pour les professionnels, à chaque heure de remettre la pendule à l’heure. Nous avons plus ou moins 60 enfants qui passent dans une journée sur des temps plus ou moins longs. On a piqué l’idée des hôpitaux. En un coup d’oeil on voit que Anna est arrivée à 5h, a mangé à telle heure.
Il y a une professionnelle de référence jusqu’au départ de l’enfant, elle est là de 7H du matin à 19h. Cette personne accueille et recueille l’info auprès des parents. L’accueillante doit décrypter l’information et transmettre celle qui est nécessaire pour chaque enfant dans l’équipe.
Par exemple. La maman arrive en disant « je suis en retard, le juge a convoqué mon mari, il n’y est pas allé, en plus il est con », la référente fait le tri. On va entendre beaucoup de choses de la part des parents qui risquent de polluer la journée, les professionnelles parlent devant les enfants. Pour éviter tout ça, il y a la référente et le tableau. Cette collègue a l’historique de ce qui s’est passé pendant la journée.
Comment transmettre autre chose que le duo sommeil/alimentation ?
Les parents s’attachent aux informations factuelles. L’accueillante s’applique plutôt à parler des activités. On a l’info factuelle mais on met accent sur ce que l’enfant a fait.
La communication ce n’est pas la transmission. On peut tout dire aux parents. La seule question c’est comment le dire ? On peut même annoncer en douceur un handicap que le parent ne veut pas voir. Mais il faut du temps.

Le prochain colloque Zoeki aura lieu le 2 octobre 2017 à Paris sur le thème « l’oralité : la bouche pour explorer et entrer en relation avec le monde, du plaisir de se nourrir à celui d’échanger avec l’autre ».