Dans une publication récente, la CNAF dresse un tableau des besoins d’accompagnement, réels, des parents français. 

L’étude de la CNAF auprès de 6622 parents d’enfants âgés de 0 à 17 ans montre que plus de la moitié (54 %) des parents perçoivent leur rôle comme « facile » et 43 % comme « difficile » (3 % ne se prononcent pas). « Cela dit, difficulté comme facilité sont exprimées avec mesure : les parents utilisent les modalités les moins tranchées pour qualifier leur situation. D’un côté, plus du tiers (35 %) des parents jugent leur rôle « peu facile » et 8 % « pas du tout facile » ; de l’autre, 47 % jugent leur rôle « assez facile » et 7 % « très facile ». »

Les parents ayant uniquement de très jeunes enfants, de 0 à 2 ans, sont ceux qui éprouvent le moins de difficultés à exercer leur rôle, suivis par les parents d’enfants de 6-10 ans. En revanche les parents des 3-5 ans et les parents d’ados (11-15 ans et plus) sont ceux qui expriment le plus de difficultés. Les familles monoparentales actives, les familles nombreuses comptant quatre enfants et plus et les familles d’enfant(s) en situation de handicap verbalisent sont les plus en difficulté. Dans ces configurations familiales, environ 55 % des parents estiment qu’exercer leur fonction parentale est difficile (contre 43 % au global). « C’est aussi le cas, mais dans une moindre mesure, chez les familles ayant un revenu net de moins de 2 000 euros par mois (48 % trouvent l’exercice de leur rôle de parent difficile)

La santé et la scolarité au cœur des inquiétudes parentales

Aux premiers rangs des préoccupations figurent la santé des enfants (alimentation, sommeil, maladie…) puis leur scolarité (réussite, orientation, devoirs à la maison…), dont respectivement 70 % et 68 % des parents se soucient beaucoup. Viennent ensuite le comportement des enfants (politesse, fréquentations…), qui préoccupe beaucoup 65 % des parents, les risques de violences verbales ou physiques (62 %), la relation avec les enfants (communication, autorité et gestion des conflits (59 %)) et les conduites à risque (53 %). Pour leur part, les nouvelles technologies (Internet, téléphone portable, jeux vidéo) préoccupent beaucoup 39 % des parents.

Un accès aux dispositifs de soutien encore réduit

Face à l’inquiétude parentale, l’entourage et les professionnels de santé sont les plus sollicités. Les professionnels de l’enfance et de la jeunesse et les professionnels du social le sont en revanche assez peu. Globalement, les parents sont peu nombreux à déclarer avoir fréquenté un lieu proposant un appui aux parents : 15 % déclarent avoir déjà fréquenté une structure proposant un accueil, de l’écoute ou des informations pour les parents, 9 % une structure proposant une action d’accompagnement à la scolarité pour leurs enfants et 5 % une association de médiation familiale. Ce sont les activités parents-enfants et les conférences débat qui suscitent le plus grand intérêt : un tiers des parents n’y ayant jamais participé se déclare intéressé par ce type d’action.

Les souhaits des parents : trouver une solution, des informations, l’écoute d’un professionnel

Appelés à écrire le « cahier des charges » d’actions d’accompagnement à la fonction parentale, 38% des parents interrogés attendent en premier lieu de ces actions qu’elles leur permettent de trouver des solutions aux difficultés qu’ils rencontrent. Ensuite, ils souhaitent à 29 % partager leur expérience avec d’autres parents, à 26 % obtenir des informations générales les aidant dans leur rôle de parents et à 23 % acquérir des savoirs ou des compétences. Reprendre confiance en eux dans la manière d’éduquer leur(s) enfant(s) ou rompre leur potentiel isolement comptent moins parmi leurs attentes : respectivement 13 % et 7 % des parents les mentionnent. 33 % aimeraient que ces actions se déroulent sous forme d’échange individuel avec un professionnel (santé, social, éducation…), 33% aimeraient pouvoir accéder à des informations utiles sur Internet, 29 % aimeraient faire des activités avec leur(s) enfant(s) au sein d’un groupe parents-enfants, 26 % aimeraient échanger avec d’autres parents en présence d’un professionnel. Les parents sont moins intéressés par les lieux d’accueil « physique » dispensant des informations (14 % d’attente) ou par l’échange avec d’autres parents sans la présence d’un professionnel (11 %)

Conclusion ds auteurs de cette recherche : « ces résultats témoignent d’un intérêt des parents à l’égard d’actions susceptibles de les accompagner dans l’exercice de leur rôle, sous condition qu’elles soient en adéquation avec leurs aspirations. »