De nombreux articles scientifiques ont été publiés début 2018 sur les résultats des programmes ou interventions précoces expérimentés au sein des familles, auprès des communautés, dans le cadre scolaire. Certains sont anciens et connus, d’autres ont été élaborés plus récemment. Nous vous proposons quelques résumés traduits de ces évaluations.

Efficacité des interventions précoces dans les pays en voie de développement

Pediatrics

Cette méta analyse passe en revue 15 études concernant 13 programmes menés auprès des mères d’enfants de moins de deux ans dans les pays faiblement ou moyennement développés. L’objectif était d’évaluer l’impact de ces interventions très précoces sur les compétences parentales. Les auteurs concluent que les effets sont bien réels sur l’environnement général du foyer, les interactions mère-enfant, la connaissance des mères en matière de développement de l’enfant. En revanche ces programmes semblent avoir peu d’impact sur la dépression maternelle.

Résultats encourageants du programme néerlandais « Home start »

Journal of social work

Le programme « home start » expérimenté aux Pays-Bas, à base de visites au domicile des parents semble présenter des résultats encourageants, surtout pour les familles présentant des besoins très élevés. Cette intervention est destinée aux parents d’enfants âges de 1,5 à 3,5 ans et vise l’amélioration du bien-être parental, des pratiques parentales et la réduction des troubles du comportement de l’enfant.

Bonne efficacité des programmes de soutien à distance

Journal of abnormal child psychology

Les comportements « disruptifs » sont assez courants chez les enfants et adolescents mais tous ne peuvent bénéficier d’une prise en charge efficace dans un temps raisonnable. Le programme « Strongest Families Parenting Active Child » est une intervention à distance basée sur du matériel écrit, des vidéos axées sur les compétences et de sessions de coaching téléphonique. Cette étude a comparé ce programme avec les prises en charge usuelles. Dans les deux cas les troubles externalisés du comportement des enfants ont diminué ainsi que le stress parental. Le programme SFPAC a davantage diminué la discipline « inconsistante ». Ce type de programme à distance apparaît donc comme une solution prometteuse, d’autant plus qu’elle est économiquement intéressante.

Des interventions au sein des familles pour prévenir la violence

Current Opinion in Psychology

La violence des enfants prend souvent sa source dans le fonctionnement familial. C’est ce que rappellent les auteurs de cet article. Les tendances agressives sont liées à un risque génétique et épigénétique, au stress, à une éducation autoritaire, à la violence familiale. Mais la famille peut aussi être source de protection en développant au contraire des pratiques chaleureuses et des processus d’adaptation. Ces processus peuvent être travaillés grâce à des interventions précoces.

Bons résultats des thérapies comportementales pour les ados anxieux

Journal of Anxiety Disorders

Les thérapies comportementales destinées aux adolescents et jeunes adultes (11-21 ans) souffrant d’anxiété semblent présenter des effets positifs plusieurs années après le traitement, ici 3,9 ans après la thérapie. Il ne semble pas y avoir de différences dans les résultats entre les thérapies individuelles et en groupe.

Sensibiliser les ados à la dépression

American Journal of Public Health

Un programme de prévention concernant la dépression chez les adolescents testé dans plusieurs lycées américains semble obtenir de bons résultats. Ce dispositif vise à sensibiliser les adolescents aux risques de la dépression (dont le suicide), à les familiariser avec les symptômes et les prises en charges et à diminuer la stigmatisation associée aux troubles mentaux. Les étudiants ayant participé à ce programme avaient une meilleure connaissance des manifestations et des effets de la dépression et étaient plus enclins à se rapprocher des adultes pour demander de l’aide pour eux mêmes ou pour des camarades.

Effets positifs d’un programme de prise en charge des jeunes sur la période péri-scolaire

Prevention Science

70% des « crimes juvéniles » surviennent entre 15 et 18 heures aux USA. C’est en raison de ce constat que la prise en charge des jeunes sur ce créneau horaire semble cruciale. Ici les auteurs ont comparé les effets d’un programme proposé pour des activités péri-scolaires, le « Pax Good Behavir Game ». Ce jeu est basé sur le partage de normes, la coopération entre équipes, des récompenses ajustées, des encouragements accentués et vise l’auto-régulation des jeunes, la régulation entre pairs, le développement socio-émotionnel. Lorsque le programme est implanté fidèlement, on observe une baisse de l’hyper activité chez les jeunes, et des effets attendus sur le comportement pro-social.

Le programme Triple P efficace pour les enfants avec un trouble neuro développemental sévère

Family Process

Le programme Stepping Stones Triple P a pour objectif d’améliorer les pratiques parentales et réduire les troubles du comportement des enfants lorsque ceux-ci présentent un un trouble neuro développemental. Le programme se décline en 5 niveaux d’intensité croissante selon les besoins et difficultés des familles. Cette méta analyse a pour objectif d’analyser les résultats de ce programme. 16 études ont été retenues, soit 900 familles. C’est l’intervention de niveau 4, destinée aux familles dont l’enfant présente des troubles cliniques sévères qui présente l’efficacité la plus probante. Les interventions moins intensives, beaucoup moins évaluées, ont un faible niveau de preuves.